PAW

Des princesses, des reines. Des princes, des rois. Les deux, à la fois. Déchus, démis de leurs fonctions. De facto. Un cheminement, ou plutôt un schéma une carte un menu, d’objet(s). La proie du désir, de la frustration de limitations transférées au(x) soutien(s), meurtris pour mieux en mourir, et de colères. Ce qui ne peut être marché, marchandé ou consommé, crié. Mis sous silence, étouffé. La force-farce des muscles-armés et des mots-poings qui ne fait rire qu’un(e), des apparences-lames à garder, des faiblesses à cacher, des normalités qui protègent le hors norme mal vécu, non assumé, des normes qui ne protègent pas ces souffrances bleues, noires, mauves. Derrière les lunettes roses, des nuages noirs ciblant la culpabilité d’une vie ratée, d’opportunités manquées.

D’abord bleu ciel, fruité, propre et net. Juste une entaille dans le ‘tout va bien’, vite recousue au fil rouge. Le fil rouge et la vie continue, les accidents de parcours arrivent, même aux meilleur(e)s. Le Conte de fée peut continuer. Avec ses monstres, dont un être, sensible aussi, qui devient monstre à fuir, peu à peu, vite, bientôt, ce n’est pas grave, et un iceberg d’émotions qui grandit, se terre dans un coin sombre. Une tâche qui ne s’enlève pas. Tellement de jalousie, tellement d’insécurités. Du dont on ne veut pas parler, dont on ne peut parler, qu’on oublie en soi oublié, trop présent. Dans la boue, sales, à deux à se salir. Pourquoi tant de solitude, d’abord, ensuite? Qu’est-ce qui fait que ce sont des pattes qui sont vues, et non des pieds? Pourquoi l’animal-démon non plus partenaire est-il devenu le lot humain d’une pluie d’entailles, ciel gris de jours et de nuits à devoir partager? Si ce n’est faute(s) et erreur(s) de part et d’autre, qu’est-ce? Culs-de-sac, murs, folles souffrances. Fuites, parce que pire que Sodome et Gomorrhe, autant fuir ces lois qu’on s’est inventées par défaut que devenir une statue aux pieds de sel dans l’eau, perdant pied, préférant cette mort en vie parce que la peur est devenue figée. Hurlée. Explosive. Si l’on ne meurt pas, d’ennui, de déni, de coups, c’est parce qu’on se regarde se blesser d’amour, parce qu’on ne sait plus faire autrement. Rien ne marche, ni les excuses, ni les pauses, ni les retours de flamme, ni les flots de mots qui ne veulent rien dire. Ni accepter. Surtout si c’est des cadeaux. Rien ne marche parce qu’on est cassés, qu’on ne (se) voit plus. Trop. On ne s’entend plus. Pourquoi tant de solitude, toujours? Les portes. Les escaliers. Un coin d’armoire. Rester. Partir.

Couvrir, recouvrir. Beaucoup d’entailles, de blessures, du temps pour tout recoudre ensemble quand on est en morceaux, à ramasser à la petite cuillère. Cette liberté sans cage, difficile de s’y habituer. Une présence manque, même si elle est monstre, une présence parmi les solitudes. Toujours là, à l’esprit, même si on oublie, ailleurs. Malaise, dès le réveil. Plus rien à offrir. A qui donner un peu de cette vie qui ne vaut plus rien, à qui donner ce poids à porter qu’on se refuse à partager? Ou en s’excusant, en remerciant, en voulant payer, simplement d’avoir écouté, sans demander le silence, celui de devoir se taire parce que moins que.

Moins que moitoiilelleonnousvousilselles-et-tousettoutes. Le monde entier. Ou presque.

Et se taire parce que:

L’enfer.

Chienaeuunemauvaisejournéetrèsmauvaise-anéantie-coincée-vidée-rienàdire-insupportable-agressive-terrorisée-frivole-tuneveuxpast’engageravecchien-creuse-rienàfaire-bonne-évasive-tuplaischienpas-moche-cruchecrache-pourrie-curieuse-impossibledetefaireconfiance-trou-blessée-c’estcommeça-respectable-fonceuse-cultivée-plusheureusesanschien-ignare-nymphomane-rêveuse-lesmursontdesoreilles-fatiguée-chienn’estpasunchienc’estunguerrier-handicapée-noble-chienestenmanque-menteuse-jolie-affreuse-aphrodisiaquehumaindansl’air-bavarde-déesse-abandonnée-chienveutlapaix-tentante-chiennet’aimeplus-crevée-bloquée-critique-glaciale-moncoeur-absente-blessante-tupeuxteconsidérerchanceused’êtreavecchien-pleureuse-lente-surladéfensive-instable-élégante-tunecomprendsrienàrien-stérile-idole-donneuse-manipulatrice-chienaraison-respectueuse-trompée-drôle-envahissante-brûlante-grosse-charmante-tutecroisoù-nulle-infernale-jamaislà-froide-tunevauxrien-preneuse-joueuse-tuteprendspourqui-hystérique-pauvre-tuétaisoùetavecqui-fausse-pute-nerveuse-méprisante-occupée-frigide-chienvatetuer-désobéissante-réfléchie-chienestfatigué-orpheline-trophée-moqueuse-destructrice-tunepeuxpasporterlepantalon-maîtresse-rebelle-parasite-tremblante-chienal’airdequoi-tentatrice-baveuse-radine-personneneveutdetoi-muette-bornée-ridicule-enretard-dépensière-étudiante-bouée-déprimée-voleuse-négative-danslebesoin-vulgaire-seule-overbookée-victime-chienhaineux-alcoolique-forte-chienvasetueràcausedetoi-irresponsable-tuaimesça-nunuche-fainéante-tun’aspasledroit-loque-vacheàlait-accro-psychorigide-dérangeante-tuveuxmequitter-toxique-désagréable-tropbienpourchien-bête-ennuyeuse-castratrice-colérique-dingue-riche-turestespourlesenfants-pétasse-cachottière-maladroite-sorcière-conne-trompeuse-bâtarde-chienparle-insultante-jeune-esclave-peureuse-irremplaçable-parleavecchien-droguée-chattesurpattes-fragile-triste-plusrienàsedire-boulet-tut’ennuiesavecchien-infantilisante-douloureuse-prisonnière-connasse-irritante-tunem’aimesplus-chieuse-plate-stupide-toutestpourtoi-belle-auservicede-humiliante-vieille-libre-superficielle-malade-intelligente-emmerdeuse-ravissante-chienabesoin-dangereuse-mauvaise-folle-tut’enfous-mère-trésor, femme, et chienne.

Veuillez barrer, biffer, les mentions inutiles.

Sables mouvants, un jour sans, une nuit avec, un jour avec, une nuit sans, à qui (re)faire confiance? Quand on n’accepte rien ni personne dans un cœur qui bat par habitude? Pilotage automatique. Parce qu’on ne peut pas, on ne peut plus. Un stock d’espoirs et de rêves est parti en fumée depuis un ciel bleu qui n’en était pas un. C’est autre chose qui était recherché. Peut-être mieux (se) détruire, peut-être quelqu’un qu’on n’était pas, peut-être quelqu’un qu’on n’a pas pu devenir. Si seulement, au lieu d’un chenil, c’était un temple qui était retrouvé, soigné, aimé, quand un chien rentrait ‘chez lui’, dans ‘sa’ propriété. Objet, proie du désir et de colères. D’objet encombrant, le chenil en est un aussi, surtout quand on rêve d’être bien servi. Misty Peace, enfin un cimetière, ou ce fleuve rouge qui trace, retrace le(s) non(s) non entendu(s) non écouté(s) non respecté(s). Ou les deux. A en cracher à la figure de celui qu’on voudrait voir mourir d’aimer trop mal, tellement mal que ce n’est plus de l’amour. Depuis longtemps. Peut-être parce que ça ne l’a jamais été. Avant d’en mourir, ou après. De peur(s). D’ignorance. Sans doute. D’ignorance du bonheur et des possibles.

En images: PAW*

Published by chameleoniantimes

Chameleonian Times, works by Helene Vanderhulst

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