“Si tibi terra levis!”, que la terre te soit légère.
Une inscription tumulaire, qui pourrait aussi parler de traversées de mer, cours d’eau, pays, obstacles, crises, pour peut-être arriver à toucher la terre, avoir les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ou une légèreté aérienne tout en étant “homo pedibus” de naissance. Par choix, nécessité, les deux.
Certaines traversées tamponnent le soi d’absence, de rappels que le rencontré n’est pas soi, comme soi, ni à soi, qu’il est quitté ou doit être quitté peu de temps après, à moins d’accepter de représenter un poids pour certains établis là, ici, ailleurs, qui peuvent compter les tombes et les lieux cendrés depuis des générations pendant que d’autres sois les comptent ailleurs tout en comptant les bienvenues sur la route.
Ce qui traverse peut aussi être une présentation à la pensée, une brise ou bise d’impressions traversant l’esprit en un éclair, tandis que “Ce qui sauve, c’est faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence.” (Saint-Exupéry, Terre des hommes).
Faire un pas présent vers soi, soi-même, vers l’autre, les oubliés des illusoires… les “Comment?” sont mille-pattes quand le cœur ne se pose pas de questions. Reste à y arriver, à traverser. Les mille traversées du quotidien.