Il pleut, parfois.
Se faire un sang d’encre, c’est être en inquiétude, angoissé.e. Parfois le pourquoi d’un recours à l’encre, au tracé, à l’écrit. Pour essayer de comprendre, de trouver la paix.
Les “nouvelles du monde” et autres situations anxiogènes du quotidien me rappellent parfois une dame dans un bus, il y a des années. Elle parlait à quelqu’un de bien plus âgé, qui se plaignait de méchancetés, en lui disant: “Les gens méchants sont ceux qui ont le plus besoin de gentillesse”. Il n’a rien dit mais des ondulations sont apparues, autour d’eux.
Ce n’est pas tombé dans un mur de bouchées amères du quotidien.
Prends, pour un soir, le coussin qui repose ton cœur pour moi – autre. Demain, pense à toi, à moi, à nous, à tous, à tout, avant qu’on ne repose les restes de nous dans des lieux que nous ne reconnaissons pas.
En partances de soi.
“Car c’est presque de l’importance d’une religion d’avoir compris ça : qu’une fois qu’on a découvert la mélodie de l’arrière-plan, on n’est plus indécis dans ses mots ni obscur dans ses décisions. C’est une certitude tranquille née de la simple conviction de faire partie d’une mélodie, donc de posséder de plein droit une place déterminée au sein d’une vaste oeuvre où le plus infime vaut exactement le plus grand. Ne pas être en surnombre est la condition première de l’épanouissement conscient et paisible.”
– Rainer Maria Rilke (Notes sur la mélodie des choses – XXXVI)
(Post’s first version : 2017)